Le soninké, une langue qui traverse les siècles

Le 25 septembre, l’UNESCO consacre une journée au soninké (Sooninkanxanne). Une langue qui résonne depuis des millénaires et unit les peuples d’Afrique de l’Ouest et leurs diasporas : une mémoire, une identité, une civilisation.

⟡ Aux sources d’Assouan, aux pierres du Sahel

Selon certaines traditions orales, le peuple soninké trouverait ses origines dans la région d’Assouan, en Égypte, avant de migrer vers le Sahel à travers la figure fondatrice de Dinga. Les chercheurs rappellent un autre ancrage majeur : les sites de Dhar Tichitt et Walata (Mauritanie), cités en pierre qui témoignent d’une civilisation sahélo-saharienne prospère dès le IIᵉ millénaire avant notre ère. Entre mémoire et archéologie, le soninké unit les chemins du mythe et ceux de la terre.

⫷⫸ Wagadu, l’empire des caravanes et des mots

Du VIᵉ au XIIᵉ siècle, les Soninké sont au cœur de l’empire du Ghana (Wagadu), l’un des premiers grands royaumes d’Afrique de l’Ouest. Langue des marchés, des alliances et des récits, le soninké accompagne les caravanes de sel et d’or et relie villages, cités et horizons ; un fil discret, solide, qui organise le monde.

✧ Une langue qui voyage, de Kayes à New York

Aujourd’hui, le soninké est parlé au Mali, en Mauritanie, au Sénégal, en Gambie, en Guinée, et résonne dans la diaspora : Paris, Barcelone, New York… Pour l’UNESCO, valoriser chaque langue, c’est préserver une bibliothèque vivante : sauver le soninké, c’est sauvegarder un chapitre de l’histoire humaine.

❋ Sauvegarder une langue, sauver une mémoire

La Journée internationale du soninké est plus qu’une commémoration : c’est un appel à découvrir une langue ancienne et vivante, à reconnaître sa place dans l’histoire de l’Afrique et du monde, et à soutenir sa transmission — jusqu’aux espaces numériques. Aucune langue n’est « petite ». Chaque fois que le soninké est parlé, enseigné, chanté, il rappelle que les mots sont des trésors et des racines qui traversent le temps.

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